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Projet de diplôme
30 novembre 2010

Expérience du trajet La routine du trajet

Expérience du trajet

La routine du trajet quotidien est produite par le défilement du même paysage, chaque jour dans de légères variations. Cela transforme le déplacement en expérience captivante parce qu’il est possible de se laisser absorber par la répétition d’un même objet, la mobilité simultanée de plusieurs objets. Pourvu que des soucis trop grand ne l’en empêchent pas, la tête se vide à ce moment. Lorsqu’assis près d’une fenêtre ou debout face à la porte, les choses passent avec des masses impassibles, des nuances inoffensives. Il ne semble pas nécessaire d’interpréter les figures changeantes au dehors, parce que la plupart d’entre elles restent très fugaces et anonymes. Elles passent en revues par séquences courtes et longues, par événements réguliers et impromptu. Partant de l’extrémité de la ligne, les premières minutes sont reposantes puisque le lieu est juste enveloppé par le bruit de roulage du véhicule. Les retentissements extérieurs s’assimilent à la monotonie sonore du déplacement. Ne penser à rien avant de se concentrer au travail. La plupart des arrêts en banlieue n’extrait pas de la somnolence, même si l’ouverture d’une porte est un incident quotidien auquel personne n’est suffisamment préparé. Il arrive aussi que se présente un groupe d’enfants turbulents. La durée de trajet des collégiens n’excède pas les cinq à dix minutes. Un peu de patience et ils descendent comme ils sont montés, dans le chahut et les cris. En approchant du centre ville, le brouhaha des usagers se surajoute au bourdonnement du véhicule. Se distinguent alors les conversations de personnes voyageant ensemble. Involontairement, l’attention se porte sur un objet identifiable. Du groupe formé à quelques mètres, ne se discernent que des segments de phrases. Lorsqu’une expression éveille un intérêt, des suppositions sont émises quant à l’objet de la discussion sans qu’elles ne deviennent des certitudes. Les collègues de travail assis tout à côté évoquent des situations précises sur lesquelles une opinion se fait sans que cela soit exprès. Pour le reste, il ne s’agit que de mots saisis qu’il est impossible de rattacher, des mots qui se succèdent à travers l’espace. Certains passagers occupent le temps du trajet à lire. Se concentrer sur une page de lecture est une manière de rendre moins perceptible les longueurs, ce qui n’empêche pas de lever la tête parfois pour vérifier où en est le tramway de son parcours.

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